Notre jardin : un paradis ?
Dans son livre "Dans le jardin des mots", Jacqueline de Romilly, professeur de grec ancien et membre de l'Académie française, nous explique l'étymologie du mot jardin.
Je la cite ici :
Si on regarde du côté du grec (kepos) ou du latin (hortus), on est déçu. Le mot latin n'a donné que des composés du genre "horticulture".
Le mot "paradis" (en grec paradeisos) a été employé pour désigner le lieu des origines et d'une vie parfaite : le jardin d'Eden, évoqué dans la Genèse. Mais là, ce fut un paradis perdu.
La légende connaît aussi le jardin des Hespérides. Ce jardin appartenait à 3 soeurs et était gardé par un dragon à cent têtes. Il y poussait les fameuses pommes d'or que devait conquérir Héraclès. Ce n'était pas un jardin habité par des êtres humains mais un jardin magique, désirable.
A côté de ces jardins qui dépassent notre expérience, il y avait de simples jardins humains où l'on cultivait gentiment les plantes, où l'homme travaillait tout simplement. Dans l'Odyssée, on suit Laërte, le père d'Ulysse et tous les efforts qu'il a faits pour obtenir les productions dont il est fier.
Le jardin de Sylvie Fontaine à Maroilles
Pourtant, le nom de nos jardins n'a rien à voir avec le grec mais plutôt d'un mot franc "garden"; mot qui signifie "endroit clôturé". L'idée est bien celle d'un domaine préservé, à l'abri de la nature sauvage ou des incursions d'autres hommes.
"Cultivez votre jardin" signifie d'ailleurs s'occuper de ses affaires et ne se mêler de rien d'autre.
Même si le mot "paradis" avait une origine comparable, l'évolution l'a entraîné vers d'autres valeurs.
Rêverie à Tournai
Un morceau de mon paradis...
Alors, votre jardin : un paradis ?
La citation du jour : Le paradis, c'est d'être assis à la terrasse un soir d'été et d'écouter le silence. (Alec Guinness)