Promenade au bois
Un été pluvieux, un automne qui ne l'est pas moins, ça explique une furieuse envie de profiter du moindre rayon de soleil quand celui-ci daigne nous rendre visite.
Un dimanche ensoleillé, eh oui, ça arrive et me voilà parti, abandonnant l'ordi et vos blogs (oh le traître!), le travail au jardin, les corrections et préparations pour une balade à travers bois. Ah je revis, je me ressource complètement!
Ces photos ont été prises il y a un mois alors que les arbres commençaient à revêtir leurs habits d'automne. Aujourd'hui, certains d'entre eux ont complètement laissé tomber la chemise...et le reste!
Ca sent bon l'automne
Les feuilles dégringolent
La pluie tourbillonne
Folle farandole...
Bien placés, bien choisis
Quelques mots font une poésie
Les mots,il suffit qu'on les aime
Pour écrire un poème.
On ne sait pas toujours ce qu'on dit
Lorsque naït la poésie
Faut ensuite rechercher le thème
Pour intituler le poème.
Mais d'autres fois, on pleure, on rit
En écrivant la poésie
Ca a toujours kekchose d'extrême
Un poème.
Raymond Quenau
Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.
Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd'hui morts, les yeux
Des aïeules et des aïeux
Ont regardé, maille après maille,
Se nouer son écorce et ses rudes rameaux.
Il présidait tranquille et fort à leurs travaux ;
Son pied velu leur ménageait un lit de mousse ;
Il abritait leur sieste à l'heure de midi
Et son ombre fut douce
A ceux de leurs enfants qui s'aimèrent jadis.
Dès le matin, dans les villages,
D'après qu'il chante ou pleure, on augure du temps ;
Il est dans le secret des violents nuages
Et du soleil qui boude aux horizons latents ;
Il est tout le passé debout sur les champs tristes,
Mais quels que soient les souvenirs
Qui, dans son bois, persistent,
Dès que janvier vient de finir
Et que la sève, en son vieux tronc, s'épanche,
Avec tous ses bourgeons, avec toutes ses branches,
- Lèvres folles et bras tordus -
Il jette un cri immensément tendu
Vers l'avenir.
Emile Verhaeren
La citation du jour : Jouis du jour présent sans te fier le moins du monde au lendemain. (Horace)