Le défi : pari gagné
Certains d'entre vous ont répondu "présent" à mon appel, c'est avec brio qu'ils ont relevé le défi. Voici donc les textes rédigés à partir des titres des oeuvres de Magritte.
Merci à celles qui ont participé (eh oui, il n'y a que des femmes) et bravo d'avoir relevé le défi avec autant de talent.
Commençons par Monelle qui m'a allié texte et images.
Ensuite, c'est sa copine Mounette qui s'est prise au jeu. Mounette, vous pouvez la retrouver chez Raymonde.
J'ai le mal du pays.
J'ai la nostalgie de ces instants bénis où j'écoutais la voix des vents dans le domaine enchanté. La mémoire me revient. Je nous revois courant dans les prés. C'était le mois des vendanges. Nos rires fusaient comme une fontaine cristalline. Nous étions des enfants pas encore des amants et pourtant tu avais déjà tout du séducteur.
Souviens-toi, allongée sur l'herbe tendre, petite fée ignorante, je me suis donnée à toi. Je voyais dans tes yeux rieurs, toute la beauté du monde, j'étais sous l'empire des lumières ... Je me faisais un cinéma bleu.
Puis vint l'explication, en un éclair le masque tomba. Trahison des images se reflétant dans le faux miroir de la vie. Je connus alors la saveur des larmes.
Je suis partie loin pour oublier. Aucune tentative de l'impossible. Le masque était vide.
C'est alors que j'entendis parler des travaux d'Alexandre. Il avait l'art de la conversation. Je pris un immense plaisir à l'écouter me conter les deux mystères de la vie : la clé des songes et la découverte du feu .... Il m'emmenait au fond du parc sous le saule pleureur. Avec quelle délicatesse il prenait la clé de verre pour ouvrir la chambre d'écoute. Assise près de lui, charmée par le chant du rossignol, je me serais crue dans le salon de Dieu, loin de la condition humaine. Il était le libérateur de mes chagrins.. Il se disait sorcier, plongeait dans le puits de vérité, m'emportait dans l'au-delà. Un soir, il voulut m'initier à la magie noire ...
Mais le charme était rompu. J'avais fait la connaissance en secret d'un joueur de violon. La page blanche restait à écrire !
J'ai le mal du pays ....
Un quatrain pour Arlette qui a bien plus de talent qu'elle ne le pense.
Le faux miroir révèle un masque vide
Le séducteur a suivi la voix des vents
Du domaine enchanté
Ne reste que la saveur des larmes....
Et comme Arlette ne fait pas les choses à moitié, elle m'a envoyé un deuxième texte tout aussi joli.
Ce matin, les voix du vent
Ont apporté le chant du rossignol
Avivant dans ma mémoire
Le mal de mon pays...
Dans ce domaine enchanté
Je revois l'empire des lumières,
Le masque de l'éclair
Mais, hélas, ce faux miroir
Ne reflète que la trahison des images
Et la saveur des larmes.
Passons maintenant à Frida qui relève tous mes défis avec brio. Merci à toi.
Ceci n'est pas un miroir,
C'est l'empire des images.
Ceci n'est pas une guerre,
C'est l'empire de la peur.
Ceci n'est pas un exercice,
C'est l'empire de l'acrobate.
Ceci n'est pas un masque,
C'est l'empire de vérité.
Ceci n'est pas une clé,
C'est l'empire de l'impossible.
Ceci n'est pas une mémoire
C'est l'empire des songes.
Ceci n'est pas une trahison,
C'est l'empire des larmes.
Ceci n'est pas une voix,
C'est l'empire de la conversation.
Ceci n'est pas du cinéma,
C'est l'empire des amants.
.
Un deuxième texte écrit par Frida m'est arrivé 2-3 jours plus tard. Le voici :
.
Mal d'amour.
Alexandre est épuisé par les travaux des vendanges.
Ses compagnons ont rejoint leur chambre.
Lui a préféré se reposer près du puits du domaine.
Une baigneuse apparait soudain et lui tend un miroir.
Par quelle magie y voit-il, le temps d'un éclair, l’'image de ces amants?
Des larmes lui coulent, au-delà de toute explication.
C'est le chant d'un rossignol qui soudain le réveille.
En vérité, ce n'était qu'un songe
..
Finalement, j'ai reçu plus de textes que prévu. Pour éviter un post trop long, je vous présenterai la suite demain.
La citation du jour : Il est des moments où les rêves les plus fous semblent réalisables à condition d'oser les tenter. (Bernard Werber)