Lettre à madame Simonet, ministre de l'enseignement
Madame,
Vous nous avez généreusement offert un demi-jour de congé en ce 24 décembre, à nous les enseignants de l'école maternelle et primaire. Ce cadeau aurait été apprécié à sa juste valeur si, le matin du 24, la neige n'avait décidé de recouvrir villes et villages de son blanc manteau.
Nous étions prévenus; toutes les radios l'avaient annoncé à grands cris : "Restez chez vous, ne prenez pas votre véhicule,...". Nulle surprise donc!
Et pourtant, la veille, nous avons attendu en vain votre décision de fermer les écoles. En lieu et place, nous avons reçu vos conseils de prudence sur les routes. Je suppose que vous seriez bien embarrassée si un certain pourcentage de votre effectif manquait à l'appel le 10 janvier 2011 pour cause de fractures diverses.
Je suis donc allé là où le devoir m'appelait. J'ai marché une heure dans le froid et la neige, avec le risque de glisser ou de me faire renverser par une voiture pour ... 6 élèves sur 23. Parmi eux, 2 enfants d'enseignants et 1 enfant dont les parents ne travaillaient pas. Nous ne pouvions, dans ce cas, évidemment, ne faire que de la garderie!
Le 24 à 8h, vous avez changé de discours, comprenant les enseignants qui n'arriveraient pas à l'école. Un peu tard, non?
N'aurait-il pas été plus simple de fermer les écoles et de le signaler la veille? Les parents devaient, de toute façon, s'arranger pour reprendre leurs enfants à midi. Et que font-ils lorsque l'école est fermée pour cause de conférence pédagogique? Oui, je sais, ça, ils le savent longtemps à l'avance.
Si vous avez des enfants, je me demande si vous les avez conduits à l'école; à moins que ce ne soit votre chauffeur personnel qui s'en soit chargé.
Le côté humain est-il vraiment pris en compte?
Bonnes fêtes de Noël à vous et à toute votre famille.