Syrie 6
Je ne connaissais rien de la Syrie en commençant ce reportage si ce n'est le nom de sa capitale et cette forteresse appelée le krak des chevaliers.
Le château vedette de Syrie est sans nul doute la plus belle place forte que l'on peut voir en Terre sainte, un sommet de l'architecture militaire médiévale.
A l'origine du krak, un fortin musulman où l'émir de Homs, en 1031, plaça une garnison de Kurdes.
Sur le chemin de Jérusalem, Raymond de Saint-Gilles, à la tête des croisés, enlève la forteresse aux Musulmans.
Lorsque, 10 ans plus tard, les Francs s'y installent de manière permanente, les Etats latins tiennent fermement le littoral et une partie de la montagne. Le Krak contrôle une position éminemment stratégique : il surveille la trouée de Homs : point de passage le plus aisé entre la côte et l'intérieur.
Le Krak, clé de la "terre chrétienne" selon un chroniqueur du XIIIe S, joue un rôle capital dans le dispositif stratégique des Francs. C'est pourquoi le comte de Tripoli, suzerain de la place, décide de le confier au puissant ordre militaire des Hospitaliers.
Dans un but essentiellement évangélique, l'ordre de l'Hôpital a été créé par Gérard avec quelques marchands d'Amalfi, au milieu du XIe S. Raymond du Puy organise l'Ordre et instaure une règle, inspirée de celle de saint Augustin.
Les Hospitaliers dérivent vers un ordre militaire à l'instar des Templiers avec lesquels ils se disputent souvent l'issue des batailles et les conquêtes. (source : http://www.templiers.org/hospitaliers.php)
Les Hospitaliers vont faire de la citadelle le chef-d'œuvre de l'art militaire franc en Orient. Contrairement à la plupart des places fortes médiévales, le Krak n'occupe pas le sommet d'une éminence, mais l'extrémité d'une croupe montagneuse.
Il n'est pas le plus vaste des châteaux des croisés : 2,5 ha mais il présente aux assaillants une masse compacte et ramassée, où chaque élément défensif est sous le contrôle immédiat d'un autre.
Les plus grands chefs de guerre musulmans vinrent buter contre les murs du Krak. Le grand Saladin lui-même, après la prise de Jérusalem, dut reculer devant la défense acharnée des occupants du Krak.
Ce n'est qu'en 1271, dans les dernières années de la présence franque en Terre sainte, alors que les croisés ne contrôlaient plus que quelques lambeaux de territoires sur le littoral, que le sultan Baybars put enlever la place.
Après la chute de Saint-Jean d'Acre en 1291 et la disparition de la menace franque en Syrie/Palestine, la citadelle, devenue inutile, sombrera rapidement dans l'oubli.
En 1933, on le déclara monument français et on le dégagea des milliers de mètres cubes de détritus accumulés pendant des siècles.
sources : guide Bleu.
La citation du jour : Ce qui est passé a fui, ce que tu espères est absent, mais le présent est à toi. (proverbe arabe)