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Je suis très en retard dans mes billets littéraires. Voici donc 5 critiques de romans lus il y a déjà quelque temps.
Difficile de vous parler de ce livre tant il est dense. J'attendais un coup de coeur, eh bien, le voilà. J'ai beaucoup aimé ce roman retiré de ma bibliothèque grâce à mon challenge GN + adj. épithète.
Deux histoires se mélangent dans ce roman et il faut être bien attentif à chaque chapitre pour ne pas se tromper d'époque.
Tout d'abord, il y a Reba, journaliste vivant au Texas. Elle a pour mission d'écrire un papier sur les traditions de Noël dans le monde. Elle se rend dans une boulangerie où vivent deux femmes, Elsie et sa fille Jane, afin de les interviewer sur les traditions allemandes. La mère est, en effet, originaire de Garmish en Allemagne.
De l'autre côté, il y a donc Elsie qui a vécu en Allemagne pendant la deuxième guerre. Elsie est issue d'une famille allemande qui soutient le régime nazi sans se poser de questions. Sa soeur vit d'ailleurs dans un Lebensborn (heureusement que j'ai lu le très bon roman de Valentin Musso "Cendres froides" qui explique le fonctionnement de ces maternités nazies de long en large). Elsie s'apprête à épouser un officier SS et est invitée à un bal, la nuit de Noël 44.
Lors de cette soirée, un petit garçon chante divinement bien. C'est un petit juif, tondu, retiré de son camp pour l'occasion. Pour la première fois, Elsie ouvre les yeux sur la vraie vie, sur la doctrine allemande, sur les camps de concentration,...
Tobias, ce petit garçon, va sauver la jeune fille de 17 ans d'un viol. Un peu plus tard, il frappe à sa porte, la priant de le cacher. Le monde s'écroule autour d'Elsie. Peut-elle héberger un juif chez elle, même si ce n'est qu'un enfant, et risquer ainsi sa propre vie ainsi que celle de toute sa famille?
Dans son lebensborn, la soeur d'Elsie accouche de jumeaux : un garçon et une fille. La fille va très bien, le garçon est chétif et ne correspond donc pas à la race pure et dure des nazis. Hazel se rend compte que son garçon est en danger... Son regard sur le "paradis allemand" va également changer, ce qui lui vaudra des ennuis.
Quant à Reba, la journaliste, son monde à elle va changer aussi au contact de ces deux femmes. Reba vit avec Riki, garde-frontière, chargé de reconduire les clandestins chez eux, au Mexique généralement.
L'histoire est un éternel recommencement. Après les atrocités nazies à l'égard des étrangers, ce sont les Américains qui agissent un peu de la même façon. Changement de regard aussi pour Riki sur son travail.
Le livre est divisé en une série de chapitres dans lesquels on passe de 1944 à 2007 pour revenir en 1945 ou 1940 ou encore 1967. Difficile à suivre donc.
Ces chapitres sont entrecoupés de lettres écrites par les deux soeurs ou de mails envoyés par Riki ou Reba. Une autre police de caractère (beaucoup trop petite pour moi) est utilisée ici.
Un livre de plus de 500 pages qui se lisent aisément.
Petit plus pour ceux et celles qui aiment cuisiner : le roman est suivi des recettes allemandes de pain et autres pâtisseries vendues chez Elsie et Jane.
Sarah McCoy est la fille d'un militaire américain mais elle a vécu en Allemagne durant son enfance. Aujourd'hui, elle vit au Texas.
Comment qualifier ce roman de Steve Barry? Thriller politique, ça existe? En tout cas, thriller très compliqué à suivre. Il ne s'agit pas d'être distrait une seconde sinon le lecteur perd le fil de l'histoire. Beaucoup de personnes qui voyagent sans cesse entre Copenhague, Anvers et la Chine passant même par la baie d'Ha-Long.
L'auteur passe sans arrêt d'un personnage à un autre pour revenir très vite au premier, ce qui accentue encore la difficulté.
Ajoutons à cela, une histoire de Chine très compliquée pour les non-initiés, des eunuques, le Ba, Mao, le premier empereur, la découverte de l'armée de terre, la disparition d'enfants, le pétrole biotique ou abiotique, le confucianisme, le légalisme ... et une intrigue très difficile à démêler, et nous avons là un roman casse-tête.
Essayons quand même de démêler un peu l'écheveau.
Les lecteurs de Steve Barry (que je ne connaissais pas) ont déjà fait connaissance avec Cotton Malone, héros récurent de l'auteur. Ici il est confronté à la disparition d'une amie : Cassiopée Vit, torturée afin qu'elle révèle où elle a caché un objet précieux : une lampe ancienne chinoise. Il semblerait que tout le monde veut cette lampe mais en quoi peut-elle être aussi importante?
Le lecteur le saura plus tard mais cette lampe contient du pétrole pompé en Chine il y a plus de 2000 ans. Ce pétrole serait abiotique donc secreté par la terre et inépuisable. Un géologue russe (eh oui les Russes interviennent aussi dans ce récit), Sokolov détiendrait la preuve que ce pétrole existe. La Chine pourrait, grâce à ce pétrole, devenir tout à fait indépendante du reste du monde sans avoir besoin du pétrole arabe.
Le fils de Sokolov a été kidnappé et la mission de Cassiopée est de le retrouver mais voilà, Sokolov disparait également...
Les différentes forces en jeu s'affrontent et le sang coule...
Je pense en avoir assez dit sur l'intrigue.
Une note explicative bienvenue est ajoutée par l'auteur en fin de récit. Il donne quelques éclaircissements sur le sujet.
"Cette domination (de la Chine) a duré jusqu'au XIVè S quand différents facteurs conduisirent non seulement à une stagnation idéologique mais également à une amnésie culturelle."
La découverte de pétrole sur le territoire chinois pourrait rendre à la Chine la suprématie qu'elle a perdue lors de son histoire.
Un livre sans nul doute intéressant, très bien documenté, un travail très fourni, une description des lieux impeccable même si l'auteur ne s'est pas rendu en Chine.
Plus de 600 pages capables de vous prendre la tête. A bon entendeur ...
Voilà un roman dont j'attendais avec une certaine impatience la sortie en poche. Il a fait pas mal de bruit lors de sa parution. Je n'avais jamais rien lu de cet auteur belge dont je ne connaissais que le nom. J'étais donc impatient de découvrir à la fois l'auteur et cette histoire incroyable pour le XXIè siècle et pourtant...!!!
L'histoire débute avec René, croque-mort de profession, célibataire endurci qui vit avec le frère un peu attardé de son amour d'antan, envolée sans laisser d'adresse. Au début du récit, il transporte un cercueil pour une crémation.
L'histoire se terminera avec lui.
René a un voisin d'origine turc, Altan, qui lui-même a un frère, Evren, un jeune homme timide, effacé, qui termine ses études à Cologne, hébergé par des cousins.
Là, il tombe fou amoureux de sa cousine Derya. Il la demande en mariage mais, gros affront pour la famille, celle-ci refuse l'union. Malgré les traditions, elle ne veut pas d'un mariage arrangé et entend épouser quelqu'un qu'elle aimera.
La famille du garçon se tourne alors vers une autre cousine, Yasemin, qui vit en Turquie, loin de la vie occidentale, mais qui n'hésite pas à épouser son jeune cousin dont elle était amoureuse quand elle était toute petite.
Les deux jeunes gens ne se connaissent pas (ils se voient très rarement pour ne pas dire plus jamais) et pourtant ils s'unissent pour le meilleur et pour le pire. Evren n'est pas amoureux mais Yasemin entend bien faire changer les choses.
C'est alors que la cousine Derya refait son apparition...
Plongée dans les moeurs et coutumes arabes. L'auteur décrit les sentiments et actes de chacun avec précision, avec respect. Même s'il veut mettre le doigt sur certaines coutumes désuètes qui pourrissent la vie d'hommes et de femmes arabes, inimaginables pour les occidentaux que nous sommes, il le fait avec tact et talent.
Un très bon livre que je conseille vivement.
Un coup de coeur pour moi.
Particularité du récit : Les différents personnages prennent la parole, deviennent donc narrateur, chacun à tour de rôle et il n'y a pas vraiment UN personnage qui serait le héros. Les sentiments de chacun s'entrecroisent donc ici.
Attention page-turner !
Attention coup de coeur !
Attention : Arachnophobes s'abstenir !
Je n'avais jamais lu Lisa Gardner et je sens qu'elle va faire partie de mes auteurs favoris.
Dès les premières pages, j'ai mordu à l'hameçon et j'ai bien eu du mal à quitter ma lecture pour vaquer à mes occupations quotidiennes. Heureusement que j'étais en vacances!
Allez, trêve de blablas! Je vous raconte un peu (un tout petit peu) l'histoire.
Au départ, un couple de jeunes gens en train de prendre du bon temps dans une voiture :Ginny et Tonny. Quand ils se quittent après le "couvre-feu" imposé par la mère de la jeune fille, une voiture s'arrête; Ginny y monte et sait tout de suite qu'elle aurait dû prendre ses jambes à son cou et que sa vie va changer.
On saura plus tard qu'elle est montée dans la voiture de Dinechara (anagramme d'arachnide), un psycopathe qui élève des araignées et se prend pour l'une d'elles.
Le garçon disparait. Le lecteur saura plus tard qu'il a été assassiné mais que le meurtrier reste inconnu.
Ensuite on découvre Kimberley Quincy, membre du FBI, enceinte, qui se donne à fond pour son métier et qui quitte son lit pour rencontrer une prostituée qui a demandé à la voir. Celle-ci lui parle de Dinechara mais Kimberley se rend compte que la jeune femme ne dit pas tout.
Plongée dans le monde de l'horreur, de la prostitution, des enlèvements d'enfants, des viols, des meurtres et ... des petites bêtes à huit pattes.
Ensuite nous rencontrons un enfant dont on ne sait rien et puis l'énigmatique, le cynique, l'insensible, le terrible Dinechara sans foi ni loi.
La découverte des personnages se fait petit à petit et cette progression tient le lecteur en haleine, ne le lâche pas une seconde. La tête explose de questions auxquelles on aura les réponses quand l'auteure l'aura décidé. Le lecteur mène l'enquête en même temps que le FBI et veut, tout comme Kimberley - qui n'hésite devant rien et qui pourrait devenir la prochaine proie de l'homme araignée - aboutir à la solution.
Un livre superbement mené, pas très sanglant même si la violence est sous-jacente. Un polar que je vous conseille absolument ... sauf si vous n'aimez pas les araignées.
Challenge américain chez Noctenbule
De Nadine Groenecke, j'avais déjà lu le premier recueil de nouvelles, intitulé "Trop-plein", un excellent recueil de textes qui a d'ailleurs reçu le prix Victor Hugo. Ensuite, dans la foulée, j'ai lu "Sauvetages", son premier roman : l'histoire d'un écrivain célèbre qui, après avoir entendu l'annonce de son décès à la télévision, décide de se venger.
Est paru aujourd'hui le troisième bouquin de l'auteure, enseignante à Verdun. C'est à nouveau un recueil de nouvelles mais différent du premier car ici un thème relie chaque texte entre eux, celui du couple, le couple qui se déchire, celui qui s'aime, celui qui se crée, celui que la mort sépare, ...
Il est toujours difficile de parler de nouvelles car chaque texte est différent.
La nouvelle qui a donné son titre au recueil, "Je ne suis qu'une oeuvre d'art" a pour héroïne - le fait n'est pas courant - un tableau, un tableau qui assiste à des scènes de ménage et qui raconte son ressenti.
Plusieurs de ces textes se terminent comme je l'avais pressenti. Soit la fin est évidente, soit j'ai les mêmes idées que Nadine. Mais là où j'ai été bluffé, c'est par "La capture". Je ne m'attendais pas du tout à cette fin très étonnante.
En quelques mots (sans trop en révéler), ce texte raconte l'histoire d'une femme qui cherche l'âme soeur sur le Net. Elle s'inscrit sur un réseau social, poste une photo et appâte le séducteur en puissance. Une correspondance s'en suit jusqu'au jour où le bellâtre veut rencontrer sa maitresse virtuelle en chair et en os....
"La petite robe bleue dans la vitrine" est la tentation d'une dame, pas très riche, qui a tellement envie de posséder cette robe que son désir tourne en obsession..."
Dans "Foutus légumes", ce sont les légumes qui vont sauver la vie d'un personnage. Mais comment?
Cancer du sein, suicide, trouble obsessionnel, réseaux sociaux, infidélité, et même permis de conduire, Nadine n'a eu qu'à ouvrir les yeux et les oreilles pour trouver le thème à aborder dans chaque nouvelle.
Amateurs de textes courts, ce recueil est pour vous...
Nadine tient un blog très actif que vous pouvez parcourir en cliquant ici.
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