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Des nouvelles de moi
31 mars 2010

Une petite histoire ...

arbres_1

Je vous livre aujourd'hui la deuxième histoire écoutée lors de l'après-midi "contes". Le thème en était l'arbre. Voici donc une autre histoire dont l'arbre est le héros ... ou presque :

Un riche marchand habitait une magnifique demeure : villa fleurie entourée d'une clôture pour éviter toute intrusion, terrasse à l'avant, terrasse à l'arrière, piscine couverte, ... Sa fierté était l'arbre, le magnifique érable qui lui donnait de l'ombre en été, le protégeant ainsi de la chaleur excessive du soleil.

Cet homme vivait seul dans cette immense propriété avec sa femme qu'il gardait le plus souvent enfermée. Il avait bien trop peur de la perdre. Petit à petit, elle s'était détournée de lui. Jamais il ne lui offrait le moindre cadeau, le plus petit bouquet de fleurs. Il oubliait son anniversaire, ne lui témoignait que peu d'affection, toujours à compter son argent car cet homme avait un gros défaut : il était pingre ! Il n'aurait même pas donné l'eau de son bain ! Un véritable Picsou et sa femme en souffrait.

Ils en étaient même arrivés à faire chambre à part, chambre dans laquelle la belle se morfondait, s'ennuyait terriblement. Elle lisait la plupart du temps les livres de l'immense bibliothèque héritée de son père car il n'était pas question de dépenser de l'argent pour acheter des bouquins ! Et les soirs d'hiver, elle était condamnée à l'oisiveté car elle ne pouvait pas laisser la lampe de sa chambre allumée.

Un jour, en allant chercher le courrier (des factures encore !), notre marchand vit un homme assis sur son trottoir. Aussitôt, il l'interpella :

- Vous êtes dans une propriété privée ici ! Filez ou j'appelle la police !

- Excusez-moi, dit l'homme qui avait bien l'air d'être un vagabond. Je me repose à l'ombre de votre arbre. Il fait excessivement chaud aujourd'hui et je suis fatigué. Je me permets de profiter de l'ombre de ce somptueux érable...

arbres_2- Il ne peut en être question ! renchérit le marchand. Cette ombre m'appartient !

- C'est exact, répondit le vagabond. Cette ombre vous appartient, je n'y avais pas pensé... Me la vendriez-vous? demanda-t-il après un instant de réflexion.

Le marchand qui flairait la bonne affaire accepta immédiatement. Le vagabond proposa la somme de 20 euros mais comme il ne faisait pas vraiment confiance au marchand, il lui fit signer un reçu :

Moi, Isidore Marchand, vend l'ombre de mon érable pour la modique somme de 20 euros. Cette ombre devient donc la propriété de Albert Errant et il pourra en disposer à sa guise.

Le marchand rentra chez lui en se frottant les mains tandis que le va-nu-pieds se rendormit à l'ombre de l'arbre.

Un peu plus tard, en jetant un coup d'oeil par la fenêtre du salon, le marchand vit que le vagabond était rentré chez lui. Il avait dû escalader la grille d'entrée. Il était maintenant couché sur sa pelouse, sa belle pelouse qu'il entretenait avec tant de soin ! Il sortit en courant et interpella l'homme :

- Mais, malheureux, que faites-vous là? Vous n'aviez pas le droit de rentrer chez moi ! Sortez d'ici et retournez sur le trottoir !

- Excusez-moi, monsieur Marchand, mais l'ombre de votre érable s'est déplacée, elle se trouve maintenant sur cette pelouse et j'ai le droit de m'y installer. Voulez-vous qu'on appelle un avocat?

- Non, non, répondit le marchand, pensant déjà aux frais que cela occasionnerait. Restez là mais ne vous avisez pas de pénétrer plus  avant sinon j'appelle la police !

Le marchand rentra chez lui de fort mauvaise humeur et le vagabond se rendormit.

Un peu plus tard, en sortant arroser les fleurs de sa terrasse, il trouva le vagabond bien installé au milieu des plantes.

- Mais ... commença le marchand furieux !

- N'en dites pas plus, l'arrêta l'homme et regardez où est l'ombre de votre érable !

Le marchand abandonna là son arrosoir et s'en retourna dans son salon. Il se demandait si, finalement, il avait fait une si bonne affaire que ça. Enfin, le jour avançait et le vagabond allait devoir quitter sa propriété jusqu'au lendemain. Le marchand attendit patiemment la tombée de la nuit afin que l'ombre disparaisse.

Mais c'est qu'il n'avait pas compté avec la lune. Celle-ci brillante et fière se leva dans un ciel dégagé de tout nuage. Ses rayons vinrent éclairer l'arbre si bien que l'ombre de l'érable effleura la fenêtre de la chambre où dormait la femme du marchand. Le vagabond s'avança, ouvrit les persiennes (la fenêtre était ouverte, il faisait si chaud) et pénétra dans la chambre rose. L'ombre se dessina sur le lit où dormait la jeune et jolie femme...

Ce jour-là, il n'y a pas que le marchand qui s'est dit qu'il avait fait une bonne affaire !

amour_2

La citation du jour : Une femme est comme votre ombre, courez après, elle vous fuit ; fuyez-la, elle vous court après ! (Alfred de Musset)

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Commentaires
C
Une histoire bien jolie et qui se termine bien !!<br /> Vive le soleil et la pleine lune !!<br /> bises Tédé , à bientôt
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F
J'aime bien cette histoire, elle fait deux heureux. On peut imaginer la suite...<br /> Il est déjà tard, je vais aller dormir, il est temps !<br /> Bonne nuit...
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E
c'est une sacré trouvaille ! Les avares vendraient n'importe quoi, cette histoire le prouve ! En tout cas voici deux heureux : le vagabond et la femme du propriétaire de l'arbre... On ne dit pas comment se termine l'histoire...
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V
Bien jolie cette histoire! Et j'aime bien la chute!!! <br /> Je suis un peu occupée en ce moment, même pas le temps de poster! je fais mes balades a travers les blogs comme je peux ! mais cela ne va durer que jusqu'a mardi, aprés tout sera calme! pfff, suis fatiguée! lol! TU tiendras bon, jusqu'aux vacances ? c'est bientôt!!
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F
Merci de ton passage oui pas simple de prendre en photo ces bestioles enfin. Merci pour cette histoire c'est superbe<br /> Bonne soirée
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