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Des nouvelles de moi
18 mars 2010

L'arbre en conte

Un dimanche après-midi, je suis allé écouter des contes sur le thème de l'arbre. Patricia Beudin (vous trouverez son site ici) est une conteuse qui organise des activités en tout genre (vous en trouverez le programme sur son site).

Patricia nous a tenus en haleine en nous récitant avec brio 4 histoires. Je vais essayer de vous en partager une en la réécrivant ici de mémoire. J'en ignore l'auteur.

Il était une fois un arbre qui poussait tout seul dans un paysage désertique. Personne ne savait comment il était arrivé là. Il se trouvait là depuis toujours. Aussi loin que les habitants du village pourvaient se rappeler, l'arbre était là chargé de bons fruits.

On racontait mais, peut-être n'est-ce qu'une légende, que cet arbre, composé de 2 grosses branches, portait des fruits d'un goût indescriptible, d'une saveur incroyable mais qui pouvaient être mortels. En effet, une des deux branches portait des fruits empoisonnés. Un poison foudroyant se cachait dans les fruits. Mais quelle branche portait les bons et laquelle les mauvais? Nul ne le savait. Aussi, personne n'osait toucher à ces fruits si tentants.

Une année, les habitants du village furent surpris par un hiver rigoureux, un peu comme celui-ci. Tout périt dans les champs, les prairies et les jardins. Les gens mouraient de faim; la plupart des habitants du village n'étaient plus que os et ventres affamés.

Mais, chose étrange, les fruits de l'arbre dont il est question dans l'histoire n'avaient pas gelé ! Ils étaient là, si beaux, si tentants mais personne n'osaient s'en approcher.

Un jour, un enfant échappa à la garde de ses parents et s'en fut voir l'arbre. Les fruits pendaient jusqu'à terre, ils l'attiraient, ils le faisaient baver. L'enfant affamé n'avait qu'à tendre la main, attraper les fruits et manger à sa faim.

Sa mère arriva à temps.

- Petit malheureux, mais que vas-tu faire? Ne sais-tu pas que la moitié de ces fruits si beaux, si appétissants sont empoisonnés. A la première bouchée, tu mourrais !

Tous les gens, attirés par les cris de la mère, s'approchèrent. Tous avaient envie de goûter à ces fruits qui semblaient tellement bons mais personne n'osait. Un vieillard se détacha du groupe et dit :

- Je suis malade, je suis affamé, je suis vieux, je n'en ai plus pour longtemps. Je vais donc me sacrifier pour vous. Je vais manger un de ces fruits. Que j'en meure ou non, vous saurez quel est le bon côté de l'arbre.

Le silence régnait dans l'assemblée des ventres creux quand le vieillard cueillit le premier fruit et le porta à ses lèvres. Il y croqua, le trouva délicieux, le jus coulait le long de son menton. Déjà, le rouge lui revenait au visage. Il avait gagné, il avait trouvé les bons fruits.

Tout le monde se précipita. Les gens cueillaient les fruits et mangeaient jusqu'à n'en plus pouvoir.

C'était vraiment un arbre magique. Au fur et à mesure que les gens cueillaient les fruits, d'autres repoussaient. C'en était fini de la famine ! L'arbre sauverait le village.

Pendant des jours et des semaines, les habitants du village mangèrent à leur faim. Les gens des villages voisins eurent vent de la nouvelle et vinrent se nourrir également jusqu'au jour où...

un homme déclara :

- Nous savons tous de quel côté de l'arbre nous devons cueillir les fruits mais quelqu'un peut se tromper, un étranger peut cueillir un mauvais fruit, un enfant peut en manger un. Pourquoi gardons-nous la mauvaise branche? Il faut s'en débarrasser !

Le village acquiesça. Aussitôt, un bûcheron se mit à couper la grosse branche de l'arbre qui portait des fruits à l'aspect délicieux mais qui se révéleraient mortels pour ceux qui y goûteraient. Tous les gens repartirent satisfaits. Plus aucun danger ne menaçait.

Le lendemain, quand le premier habitant du village vint pour sa cueillette quotidienne, il poussa un cri qu'on entendit dans tout le village. Tous les bons fruits, tous les fruits qui restaient sur la bonne branche étaient tombés par terre et pourrissaient déjà ! Plus un fruit sur l'arbre ! La branche était complètement vide !

Comprendra qui pourra ou qui voudra ...

Voilà une des 4 histoires qui m'ont fait passer un bon moment. J'aime beaucoup qu'on me raconte une histoire, un peu comme les petits qui s'endorment en écoutant un récit qui les emmène au pays des rêves.

Cette animation avait lieu chez une peintre "Thérèse Coustry" dont le site se trouve ici.  Allez faire un tour chez elle, vous y verrez de belles choses.

Coustry

Nous avons ensuite eu droit à un concert de piano, une heure de musique retransmise en direct sur Internet. Le jeune pianiste à qui je trouve beaucoup de talent donne un concert de ce genre par mois. Je vous invite à prendre connaissance de ce nouveau concept et à écouter une de ses créations. 12 titres sont disponibles sur Youtube.

Cet événement était suivi d'un magnifique buffet salé/sucré que je ne vous montrerai pas. Vous en auriez l'eau à la bouche.

J'ai passé, ce dimanche-là, quelques heures de détente totale qui font un bien fou !

La citation du jour : Une des fonctions essentielles du conte est d'imposer une trêve au combat des hommes. (Daniel Pennac)

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Commentaires
L
Très agréable musique , et j'ai trouvé très intéressant de voir ce musicien jouer face à nous ! j'avais envie de jouer avec lui ! <br /> Je comprends que tu aies passé un bien agréable moment , conte , musique et en plus tu as fait le gourmand ...même pas partagé avec nous !!!<br /> Moral du petit conte , il faut de tout pour faire un monde !
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M
Bonsoir Philippe <br /> Alors cette journée !!! Pour nous : une randonnée sur l'île d'Arz sous une pluie constante de 11h à 16h trempés jusqu'aux os malgré les capes !!! pas moyen de faire des photos ciel gris et bas ....J'espère que toi et tes ouailles êtes passés entre les gouttes Bises Danielle
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E
Philippe, je suis revenue écouter et regarder le pianiste... J'adore le piano et j'adore aussi regarder jouer les mains d'un pianiste... Donc je suis comblée... Merci pour ce cadeau ! Il a de très belles notes, très joyeuses, et il a de très belles mains, très fines et très légères (le cadeau !!)
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E
Philippe, je suis revenue écouter et regarder le pianiste... J'adore le piano et j'adore aussi regarder jouer les mains d'un pianiste... Donc je suis comblée... Merci pour ce cadeau ! Il a de très belles notes, très joyeuses, et il a de très belles mains, très fines et très légères (le cadeau !!)
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P
Je connais Patricia, j'ai participé à des ateliers<br /> d'écriture avec elle :-)<br /> Ce conte est charmant et philosophique, un peu comme la vie avec le bonheur et le malheur.<br /> Sans le malheur nous ne pouvons apprécier le bonheur...le jour et la nuit etc...<br /> Bon week-end<br /> Marcelle
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