Petite pause littéraire
Petit à petit, je découvre les auteurs de Chloé des
Lys, maison d'éditions tournaisienne qui a bien voulu m'accueillir. Le
blog de Christine présente ces auteurs et donne envie de les connaitre à
travers leurs écrits.
Après "Rue Baraka" de Carole-Laure Desguin
que je vous ai déjà présenté, je me suis procuré "1,2,3 soleil" de Josy
Malet-Praud et "La seconde chance de Corentin" de Christian Van Moer.
L'auteure, d'origine parisienne, est une ancienne directrice d'hôpital,
elle vit actuellement près de Nantes. "Un, deux, trois, soleil" est son
premier ouvrage édité.
Ce livre n'est pas un roman mais un recueil de 22 textes de longueur variable. Difficile donc de vous le présenter.
Ce
qui m' a frappé dans ce bouquin, outre les histoires toutes plus vraies
les unes que les autres, toutes plus près de la vie, ce sont les mots
employés, l'âme poétique de chaque récit.
Voyez plutôt :
Dans l'étroite cuisine qui broie du noir, Anaïs se forge un avenir d'espoir.
Sous la pierre de l'évier, dans la cuisine qui broie du noir, c'est le "refuge pour rêver" où Anaïs construit ses plans à petits pas.
Sa copine Jasmine est noire, sa peau couleur d'ébène est douce comme de la soie et son sourire -chocolat blanc- ressemble au cœur des fleurs.
Le soleil rasant dessine des taches d'orange caramélisée sur les vitres des grandes baies ouvertes sur le jardin.
Voici un tout petit éventail des mots choisis, des mots tout doux, des mots qui chantent, des mots-soleil de Josy-Malet Praud. Merci pour cette poésie inattendue.
Ca commence comme un bouquin de Laurent Gaudé, enfin, c'est mon avis : une atmosphère particulière, une rencontre avec l'au-delà et je suis embarqué dès les premières secondes de lecture dans l'histoire de Christian Van Moer.
Corentin est fou amoureux, il doit se marier mais le destin en décide autrement : un accident et ses projets tombent à l'eau. Pour sa fiancée, une mort immédiate. Pour lui, une tentative de suicide et un pas dans l'au-delà.
Ses projets tombent à l'eau? A moins que ... à moins que la vie ne lui offre une seconde chance. La vie ou le maitre des enfers?
Elles s'appellent Aude ou Maud. Laquelle est la vraie, laquelle est la fausse? A moins qu'elles ne soient qu'une et même personne?
Corentin devient fou. Son amour peut-il revivre? Il en est sûr, la jeune fille rencontrée dans un bar est sa fiancée revenue des enfers. Mais alors pourquoi l'ignore-t-elle? Fait-elle semblant de ne pas le reconnaitre ou est-elle devenue amnésique après son accident?
Corentin doit en avoir le coeur net même si ce qu'il fait peut-être taxé de criminel...
Les premières pages vous emportent à un rythme effréné qui se ralentit par la suite. Mais on suit les aventures de Corentin avec plaisir.
Jusqu'où peut-on aller par amour?
Pour le troisième bouquin, je n'ai pas trouvé de photo de la couverture. Il s'agit de "La forêt plénitude" de Frank Andriat. De temps en temps, je trouve, un peu par hasard, un livre de ce professeur de français bruxellois et je l'achète.
Tous ses bouquins ne me plaisent pas de la même manière. Celui-ci m'a emporté vers la forêt, le calme qu'on peut y trouver, en un mot "la plénitude", mot très bien trouvé par Frank Andriat.
Virginie a 18 ans, elle fête son anniversaire et reçoit, de son oncle, un petit bouquin qu'elle laisse sur le côté. Quand elle l'ouvre enfin, c'est une révélation. Un bouquin peut-il transformer une existence? C'est en tout cas ce qui se passe pour Virginie. Les mots de l'auteur la touchent à un point qu'elle décide d'aller vivre seule dans la forêt pendant un mois.
Là, elle va réfléchir à sa vie, se ressourcer, se recréer.
C'est à un véritable parcours initiatique que Frank Andriat nous invite dans son bouquin.
J'ai aimé, j'ai envie de dire "contre toute attente" car j'aime, en général, les histoires avec plus d'actions. Mais la plume de Frank m'a séduit. Laissez-vous séduire aussi.
Un entretien avec Frank Andriat ici.
Extrait : De la margelle de mes désirs, je laisse glisser dans le puits de vos pages le seau parfois un peu vide de mon quotidien. Quand il remonte, rempli de la douleur palpable et fraiche de vos mots, je ne suis jamais déçue. Jamais. Mieux vaudrait dire que je suis toujours heureuse. Toujours. Vos livres sont beaux comme le bonheur où ils puisent leur force.
La citation du jour : Quand tu tends la main vers l'autre, quand tu la tends réellement, son cœur chavire toujours et il vient. (Frank Andriat)