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Elle m'a un peu déçu, cette fois, Fred Vargas. Je peux dire que je me suis ennuyé avec cette lecture, du moins jusqu'à un certain point. Une fois que j'ai cru trouver l'identité du meurtrier, il me tardait de voir si mon intuition était la bonne. J'ai parcouru les dernières pages avec beaucoup plus d'entrain que le début du récit.
Et pourtant, l'idée de base est bonne : Paris se réveille presque tous les matins avec de nouveaux cercles bleus dessinés sur les trottoirs. Une phrase les accompagne. A chaque fois, la même : "Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors?" Qui est donc le mystérieux personnage qui sévit la nuit? Et pourquoi entoure-t-il des détritus de ces cordes bleues tracées à la craie?
Bon sujet donc mais le déroulement des événements est lent, très lent. Je n'ai pas été captivé par le récit. Trop de choses qui n'ont rien à voir avec l'intrigue.
Dans ce roman, on retrouve le célèbre Adamsberg et son intuition. Un coup de baguette magique et hop le commissaire devine tout! Bien sûr, c'est souvent comme ça avec les thrillers.
Je ne vous déconseille pas la lecture de ce livre. Il n'est pas mauvais mais, franchement, il ne prend pas aux tripes.
Sur ma lancée, j'ai regardé à la télé "Un lieu incertain", téléfilm tiré du livre de Fred Vargas, portant le même titre. Impossible d'être distrait une seconde sinon on perd le fil de l'histoire. Toujours plus compliqués que les livres, les films de ce genre. Moi qui regarde peu la télé, ce film ne m'a pas donné envie de me rasseoir devant le petit écran.
De temps en temps, je lis des livres destinés à la jeunesse. Je lis tout ce qui entre dans ma bibliothèque de classe et, parfois, j'apprécie beaucoup. C'est toujours le cas avec les livres de la série "Histoires vraies" édités chez Bayard.
Les histoires sont courtes, trop courtes, je trouve mais sont suivies de renseignements historiques intéressants. Je vous en ai déjà parlé.
Le dernier livre que je viens de lire est une biographie de Victor Hugo.
Tout le monde connait Victor Hugo, je ne vais pas, ici, faire sa biographie mais savez-vous que ce grand écrivain a fait une petite escapade en Belgique. C'était pendant son long exil qui a duré 19 ans.
Victor Hugo, élu député en 1848, défendait la démocratie : il affirmait que le peuple français devait choisir lui-même ses dirigeants au moyen d'élections.
En 1851, Louis Napoléon (le neveu de Napoléon Ier), qui était alors président, a eu peur de ne pas être réélu. Aussi, pour pouvoir continuer à diriger la France, il s'est proclamé empereur.
Victor Hugo a violemment critiqué cet acte, traitant même le nouvel empereur, Napoléon III, de "Napoléon le petit".
Celui-ci, humilié, a menacé l'auteur qui a dû fuir la France clandestinement. Après être passé par la Belgique (où on retrouve des traces de son passage) et l'ile anglo-normande de Jersey, la famille Hugo s'est retrouvée sur une autre ile de la Manche : Guernesey.
Mons est la première ville belge visitée par Victor Hugo. Il y est accompagné par sa maitresse, Juliette Drouet, mais garde des contacts avec Adèle, son épouse, par lettres. De sa visite de Mons, il évoquera souvent le souvenir en termes chaleureux.
"J'avais déjà vu à Mons, une église belge, fort belle ... Sainte-Waudru ..." "C'est une ville fort curieuse. Pas un clocher gothique à Mons car l'église chapitrale de Sainte-Waudru n'a qu'un petit clocheton d'ardoise insignifiant. En revanche, le beffroi a un toit vraiment étrange. Figure-toi une énorme cafetière flanquée au-dessous du ventre de quatre théières moins grosses. Ce serait laid si ce n'était grand. La grandeur sauve."
"Autour de ce genre de clochers imagine des places et des rues
irrégulières, tortues, étroites souvent, bordées de hautes maisons de
brique et de pierre à pignons taillés du quinzième siècle et à façades
contournées du seizième, et tu auras une idée d'une ville de Flandre. (Il appelle la Belgique la Flandre)
La
place de l'hôtel de ville à Mons est particulièrement jolie. L'hôtel de
ville a une belle devanture à ogives du quinzième siècle avec un assez
curieux beffroi rococo, et de la place on aperçoit en outre les deux
autres clochers. Comme je devais partir à trois heures du matin je ne me
suis pas couché pour voir cet ensemble au clair de lune. Rien de plus
singulier et de plus charmant sous beau ciel clair et étoilé que cette
place si bien déchiquetée dans tous les sens par le goût capricieux du
quinzième siècle et par le génie extravagant du dix-huitième ; rien de
plus original que tous ces édifices chimériques vus à cette heure
fantastique."
De temps en temps un carillon ravissant s'éveillait dans la grande tour (la tour des théières) ; ce carillon me faisait l'effet de chanter à cette ville de magots flamands je ne sais quelle chanson chinoise ; puis il se taisait, et l'heure sonnait gravement. Alors, quand les dernières vibrations de l'heure avaient cessé, dans le silence qui revenait à peine, un bruit étrangement doux et mélancolique tombait du haut de la grande tour, c'était le son aérien et affaibli d'une trompe, deux soupirs seulement. Puis le repos de la ville recommençait pour une heure. Cette trompe, c'était la voix du guetteur de nuit. Moi, j'étais là, seul éveillé avec cet homme, ma fenêtre ouverte devant moi, avec tout ce spectacle, c'est-à-dire, tout ce rêve dans les oreilles et dans les yeux. J'ai bien fait de ne pas dormir cette nuit-là, n'est-ce pas ? Jamais le sommeil ne m'aurait donné un songe plus à ma fantaisie.
Après avoir admiré Mons, il se rend à Bruxelles et s'extasie devant le spectacle de la Grand-Place ou les vitraux de la collégiale Sainte-Gudule.
Waterloo, Waterloo, Waterloo, morne plaine" Tout le monde connait ces vers de Victor Hugo qui évoque la déchéance de Napoléon Bonaparte le 18 juin 1815.
A côté de l'hôtel "La Colonne" aujourd'hui disparu, où il a séjourné à Waterloo, il y a une colonne érigée à sa gloire.
Victor Hugo s'est également intéressé aux ruines de Villers-la-Ville, abbaye située non loin de Waterloo. "Je suis venu, j'ai vu, j'ai pleuré." Victor Hugo pousse un coup de gueule face aux graffitis qu'il découvre sur les murs des ruines de l'abbaye.
"Ô pitoyable engeance qui promenez ici votre sotte ignorance et votre vanité
Cessez de conspuer cette honorable ruine
En y bavant vos noms qui comme une vermine
Souillent sa Majesté"
Dans l'abbaye, il y avait une prison. Victor Hugo l'a prise comme exemple pour décrire les oubliettes dans "Les Misérables".
Terminons cet article en poésie :
Elle avait dix ans, et moi trente;
J'étais pour elle l'univers
Oh! comme l'herbe est odorante
Sous les arbres profonds et verts!
Elle faisait mon sort prospère,
Mon travail léger, mon ciel bleu.
Lorsqu'elle me disait : "Mon père,
Tout mon cœur s'écriait :
Mon Dieu !
A travers mes songes sans nombre,
J'écoutais son parler joyeux,
Et mon front s'éclairait dans l'ombre"
A la lumière de ses yeux.
La citation du jour : Que reste-t-il de la vie, excepté d'avoir aimé? (Victor Hugo)
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